• Cet article est rédigé d’après les sources suivantes :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Apprentissage_de_la_lecture

    http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2008.jacquier_c&part=148603

    www.ia72.ac-nantes.fr/.../br-hubert-produire-des-ecrits-des-l-ecole-maternelle

     

    Je vous invite dans un premier temps à lire ce condensé de théorie pour lequel je choisis de retenir les deux points importants suivants :

     

    1./ Il est important de faire rédiger les élèves dès le début du CP parce que l’apprentissage de la lecture est étroitement lié à celui de l’écriture. En effet, chercher à écrire, « encoder » dans le langage enseignant, permet aux élèves d’apprendre à lire, autrement dit à « décoder ». Aussi, écrire en début de CP les fait progresser en conscience phonologique, parce que l’activité permet d’étayer auprès d’eux le principe alphabétique.

     

    2./ La connaissance des lettres (le nom de la lettre puis le bruit de la lettre) est essentielle à la réussite de l’apprentissage de la lecture/écriture. Pour apprendre à écrire et à lire, les élèves mettent effectivement en relation l’oral et l’écrit pour encoder leurs premières correspondances graphie-phoniques, pour décoder l’unité mot par syllabe.

     

    Un peu de théorie

     

    Les liens suscités déterminent dans les travaux des théoriciens quatre étapes de la lecture/écriture.

     

    Étape 1 : l’étape logographique (lecture -1a- puis écriture logographique -1b)

     

    C’est lorsqu’un élève reconnait (lecture) puis reproduit (écriture) un mot appris globalement, un peu comme une image du mot. Ainsi, des élèves reconnaissent et écrivent par exemple « COCA COLA » ou « CARREFOUR » parce qu’ils ont retenu le logo du mot. (* sans faire de publicité)

     

    Cette étape n’est pas reconnue par tous les théoriciens-chercheurs parce que c’est une procédure de « devinement » par prise d’indices à l’extérieur ou dans le mot, grâce au logo (le dessin publicitaire du mot identifiable dans sa forme, la ou les couleurs du mot), à la présence d’une lettre majuscule, d’un tréma (ex : Noël). Cette procédure est très coûteuse, car l’élève mémorise visuellement. Et n’oublions pas que lire, ce n’est pas mémoriser des mots.

     

    Étape 2 : l’étape analogique (écriture -2a- puis lecture analogique -2b) 

     

    C’est lorsque l’élève met en relation des points communs. Pour écrire, il peut alors utiliser des syllabes connues dans un mot courant pour les réinvestir dans l’écriture d’un nouveau mot. De la même manière, en lecture, l’élève reconnaît des mots nouveaux par segments de mots connus. (ex : L’élève oralise le mot nouveau « papi » voire « papier » en utilisant sa capacité à lire le mot « papa »).

     

    Toutes les activités proposées en cycle I, qui utilisent le prénom de l’élève et de ses camarades de classe, s’inscrivent notamment dans ces deux premières étapes.

     

    Étape 3 : l’étape alphabétique (écriture -3a- puis lecture alphabétique -3b) 

     

    J’attire votre attention sur le fait qu’apparaît en premier l’écriture alphabétique, avant la lecture ! C’est pourquoi, comme je l’ai écrit plus haut, il est important de faire écrire les élèves dès le début du CP parce que cela contribue à leur apprentissage de la lecture.

     

    Dans cette étape, les élèves encodent et décodent. Autrement dit, ils utilisent de manière intentionnelle le code écrit. Se construit alors ce qu’on appelle le principe alphabétique. Les élèves mettent en place des correspondances graphiques à ce qu’ils entendent et segmentent (découpage mot, syllabe). Avant l’acquisition de l’orthographe d’un mot, les erreurs de code sont plus fréquentes à l’écrit. (ex : « bato » au lieu de « bateau »)

     

    Les théoriciens précisent que l’écriture alphabétique se construit progressivement parce qu’elle débute avec une écriture dite « syllabique » où l’élève écrit une lettre par syllabe, généralement les voyelles (ex : I A pour PIRATE) ; puis une écriture « syllabico-alphabétique (ex : PIA pour PIRATE) pour arriver à une écriture alphabétique (ex : PIRAT ou PIRATE).

     

    Étape 4 : l’étape orthographique (lecture -4a- puis écriture orthographique -4b) 

     

    Les élèves acquièrent l’orthographe d’un mot d’abord par sa fréquentation en lecture. Les théoriciens parlent d’un effet de fréquence où les élèves identifient directement les mots, sans médiation phonologique. Après une bonne entrée dans la lecture/écriture, un recul sur la langue se met en place ; les élèves peuvent observer, analyser, utiliser les règles d’écriture.

     

    Mise en œuvre pédagogique

     

    J’ai créé le cahier des copains et copines. Il contient 14 copains et copines. C’est un travail hebdomadaire qui s’étire donc sur tout le premier trimestre.

     La production écrite en CPLa production écrite en CP

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Chaque semaine, je propose à mes élèves de CP de/d’ :

     

    - découvrir un nouveau copain ou une nouvelle copine : observation, description de l’illustration ;

     

    La production écrite en CP

    - encoder le prénom de celui-ci ou celle-ci. Ce prénom est inventé et doit pouvoir être encodé simplement, de manière phonographique.

    o   Les élèves encodent d’abord seuls, au crayon à papier, à l’aide de l’alphabet en 3 écritures.

    La production écrite en CP

    o   Je sélectionne quatre à cinq productions et j’invite oralement les élèves sélectionnés à épeler leur proposition d’écriture.

    o   Tous ensemble, nous comparons les productions écrites au tableau (similitudes/différences : 1ère lettre, ordre des lettres, lettres choisies)

    o   Collectivement, nous segmentons oralement ce prénom, en tapant des mains les syllabes. Je représente les syllabes au tableau par des ronds. Puis nous rappelons chaque syllabe pour l’encoder ensemble à l’intérieur des ronds.

    o   Tout en valorisant avec beaucoup beaucoup d’enthousiasme toutes les productions de mes élèves, je pose ici l’écart entre le prénom encodé et validé ensemble dans nos ronds de syllabes et les productions des élèves.

    o   J’efface le tableau et je demande aux élèves de ré-encoder le prénom - sans faire de ronds de syllabe cette fois.

     

    - recopier en cursive le prénom du nouveau copain (de la nouvelle copine) sur les lignes séyès, en commençant par une majuscule.

     

    - écrire une phrase sur ce nouveau copain qui commence impérativement par son prénom. Au début, les élèves produisent cette phrase en me la dictant. En l’espèce, les élèves doivent formuler une phrase syntaxiquement correcte et en rapport avec l’illustration. Puis ils doivent la répéter dans un débit suffisamment lent pour permettre le rythme d’écriture de l’adulte. Progressivement, les élèves sont invités à encoder seule leur phrase.

     

    - colorier leur nouveau copain (nouvelle copine). Pour les élèves, cela leur permet d’investir et de rendre joli ce cahier. Pour moi, ça me laisse le temps de passer voir tous les élèves uns à uns pour qu’ils puissent me dicter leur phrase. Pour information, je n’ai jamais eu de cours simple CP. Toujours en cours double, je n’avais qu’une dizaine ou quinzaine d’élèves de CP. Pour un cours simple, le seul coloriage ne vous laissera pas assez de temps pour voir chaque élève lors de la dictée à l’adulte.

     

    Voici la liste des prénoms inventés à encoder :

    01 : PIRATU

    02 : FOLIPA

    03 : SIRANO

    04 : SALIMA

    05 : LAPINO

    06 : MALORI

    07 : PALIRU

    08 : MORITA

    09 : RUTILA

    10 : PALMI

    11 : SATONIL

    12 : SAFIR

    13 : TILMARO

    14 : Le prénom de l’élève

     

    En espérant que vous apprécierez ma démarche.

    Télécharger ici « Le cahier de mes copains et copines - Mésange »

    Si vous créez d'autres personnages avec d'autres prénoms, n'hésitez pas à me les envoyer. Je serai ravie de les ajouter à l'article en vous citant.

     

    J’ajouterai que conformément aux nouveaux programmes de la maternelle, elle peut être mise en œuvre en grande section.

     

    Pour finir, je vous invite aussi à lire la démarche de TitLine que j’applique aussi, en cliquant ici.

     

    Mésange

     

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